Chaque intention d’action que nous gardons dans un coin du cerveau mobilise une partie de notre énergie. Souvent, nous dépensons plus d’énergie et de temps à nous répéter « il faut que je change la deuxième ampoule du couloir », plutôt qu’à la changer. En attendant, cette ampoule est dans notre tête à côté de la porte à repeindre, du rangement du placard, de l’appel au plombier pour réparer ce robinet qui goutte depuis des mois, de la préparation des vacances, de l’inscription à un cours de yoga…
Cela ne fait aucun doute, l’expérience passée de chaque individu impacte ce qu’il vit aujourd’hui et ce qu’il vivra demain.
Il y a ceux qui resteront dans le même schéma. Ceux qui feront de l’avenir une revanche sur le passé. Ceux qui ne garderont que le négatif pour en faire une justification à leur inertie « avec tout ce que j’ai vécu… ».
Notre relation passé/avenir est donc variable d’une personne à l’autre. Une chose est quasi-certaine : notre avenir sera ce que nous en ferons. Or, notre avenir commence aujourd’hui. Même si nous le façonnerons en fonction d’éléments externes que nous ne maîtrisons ou ne connaissons pas encore. Nous avons toujours plusieurs choix possibles. Ce qui peut être délicat est de les identifier et de se connaître suffisamment pour choisir en parfait accord avec ce que nous voulons vraiment.
« C’est toujours à moi que ça arrive »
« J’ai la poisse »
« Evidemment, il fallait que ça tombe sur moi ! »
« Avec le passé que j’ai eu… »
Pour comprendre les mécanismes de cette justification négative, je différencierai deux catégories de personnes.
Il y a ceux qui sont parfaitement convaincus de ce qu’ils annoncent. L’échec ou le malheur est profondément ancré. Chaque déception est ressentie comme quelque chose d’intrinsèque. La souffrance s’installe, s’auto alimente par la moindre source négative qui passe et vient irriguer le terreau fertile de la dépression.
Ces messages que nous avons reçus enfants et que nous transmettons par habitude nous façonnent et façonnent nos enfants sans que nous nous en rendions compte.
Même s’ils sont transmis avec la meilleure intention du monde, à forte dose, ils peuvent limiter et enfermer dans un mode comportemental contraignant.
Exemples :
· L’enfant à qui nous disons sans arrêt :”Dépêche-toi; Je t’attends; Secoue-toi; Vas plus vite...” peut à terme considérer que les choses doivent être faites sous la pression. Il risque de devenir l’adulte qui agit toujours dans l’urgence, qui s’impatiente, qui ne tient pas en place. Un adulte qui déprimer pour ne pas avoir vu sa vie passer.
Et si nous prenions un peu de temps pour nous reconnecter à notre personnalité intrinsèque avant d’endosser notre costume de parent ? A qui cela porterait-il préjudice ?
Une réponse m’interpelle : à personne !
Au contraire, nombreux sont les bénéfices à bien se connaître en tant qu’individu à part entière plutôt que de se reconnaître dans un des rôles que nous jouons.
Car c’est bien de cela dont il s’agit la plupart du temps : nous jouons un rôle. Celui de parent n’échappe pas à la règle. Même si le simple fait d’être un géniteur nous définit comme parent, cela ne suffit pas.