Les 5 messages contraignants, leur origine et comment ils nous façonnent

Nous avons tous plus ou moins entendu ces messages. Ils deviennent contraignants à partir du moment où ils étaient récurrents et/ou étaient amplifiés par notre état émotionnel du moment.

1. « Fais plaisir »

Origine : « Fais plaisir à Maman » ; « Soit gentil avec ta sœur » ; « Tu n’es pas seul, pense un peu aux autres » ; « Tu me fais de la peine »…

Ce message apprend à développer l’empathie et altruisme. En agissant dans l’intention de plaire, les personnes conduites par ce message sont généralement de bonne compagnie.

Il devient pénalisant lorsqu’il se traduit par la volonté de plaire à tout prix. Il s’identifie chez ceux qui craignent de décevoir; qui ont peur de gêner, qui n’osent pas dire « non »; qui font passer les besoins des autres avant leurs propres besoin; qui se laissent envahir.

Quand cet adulte devient parent à son tour, malgré lui, il peut exercer du chantage affectif qui se formalise par les fameux «après tout ce que j’ai fait pour toi…».

2. « Dépêche-toi »

Origine : ”Dépêche-toi »; « encore une fois, je t’attends »; « Secoue-toi un peu»; « Tu n’en a pas marre de lambiner ? » ; « Tu me fais perdre mon temps » ; « nous n’avons pas que cela à faire » ; « Arrête de trainer » ; « Tu vas encore être en retard »…

Ce message apprend à développer la capacité à réagir, le dynamisme ; la rapidité d’exécution de certaines tâches.

Il devient pénalisant lorsqu’il pousse à toujours agir dans l’urgence, à s’impatienter, à ne pas tenir en place. Il se retrouve chez ceux qui ont une propension à privilégier la rapidité à la qualité ; qui se surchargent de tâches sans avoir le temps matériel de les réaliser. Ce comportement génère beaucoup d’insatisfaction et de pression. Il peut pousser à la déprime de ne pas avoir vu sa vie passer.

3. « Sois parfait »

Origine : « Oui c’est bien, mais avec tes capacités j’attendais mieux de toi » ; « tu peux mieux faire » ; « Tu vaux mieux que ça » ; « la vie ne pardonne pas les erreurs »…

Ce message apprend à se sentir « capable de… » et de placer dans ses actions un certain niveau d’exigence pour réaliser des choses de qualité.

Il devient pénalisant lorsqu’il conduit à placer le curseur de l’exigence à l’excès. Il se retrouve chez les personnes qui ont des difficultés à déléguer; qui ne sont jamais satisfaites des résultats obtenus ; qui veulent toujours plus, qui sont rongées par les « j’aurai dû.., j’aurai pu... » ; qui pensent qu’elles peuvent tout contrôler ; qui estiment que tout le monde les juge.

En résumé : des insatisfaits chroniques.

4. « Sois fort »

Origine : « la vie est dure » ; « il faut se battre » ; « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » ;  « arrête de pleurer » ; « arrête de te plaindre » ; « Sois courageux » ; « Sois à la hauteur » ; « Je compte sur toi »…

Ce message apprend à être capable de gérer des situations de crise, être plus résistant à la pression.

Il devient pénalisant quand il conduit la personne à refouler ses émotions, à ne pas pouvoir exprimer ses sentiments. Il se retrouve chez ceux qui n’osent pas demander de l’aide ; qui se surchargent (ou se laissent surcharger) au maximum. Ceux qui se perdent dans l’action pour se « sentir vivre » mais risquent l’effondrement et le burn-out.

5. « Fais des efforts »

Origine : « à vaincre sans effort on triomphe sans gloire » ; « on a rien sans rien » ; « tu pourrais quand même faire un effort »…

Ce message nous apprend à donner le meilleur de nous-même ; à développer la persévérance et la patience.

Il devient pénalisant lorsqu’il fait considérer qu’il n’y a aucun mérite à réussir facilement. Lorsqu’il fait croire qu’il faut forcément en baver pour arriver à son but. Il se retrouve chez les personnes qui ont fortement tendance à compliquer (ou se compliquer) les choses ; à minimiser leurs résultats s’ils ne se sont pas fait violence pour y parvenir. Les personnes conduites par ce message ont une propension à juger facilement les autres, à s’enfermer dans la plainte, la critique et l’envie.

Dans tous les cas ces messages nous ont construits. Il serait inutile de jeter tout en bloc mais intéressant de connaitre celui ou ceux qui nous conditionnent principalement pour dompter leurs effets.

Comment se libérer de son (ses) message(s) contraignant(s)

1 - Les identifier

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2 - Constater leurs avantages

• Listez les capacités qu’il vous a permis de développer
• Listez les répercussions positives sur votre caractère, votre rapport aux autres, votre fonctionnement.

3 - Evaluer leurs inconvénients 

• Mesurez le stress qu’ils vous procurent sur une échelle de 0 à 10.
• Répertoriez vos croyances limitantes liées à ces messages et demandez-vous comment vous vous sentiriez en croyant le contraire.
• Identifiez vos comportements pénalisants liés à ce message.

4 - Tester ces solutions en fonction du message contraignant fortement influent 

 « Fais plaisir » :

• Remplacer mentalement son message contraignant, exemples : « Je suis aussi à mon écoute et je respecte mes propres besoins »
• Développer la conscience de soi (reconnaître ses émotions, apprivoiser ses sensations corporelles, travailler sur l’image de soi, connaître ses besoins).
• Travailler sur l’affirmation de soi (apprendre à dire « non », satisfaire ses besoins).
• Développer la bienveillance envers soi.

 « Dépêche-toi » :

• Remplacer mentalement son message contraignant, exemples : « Rien ne m’oblige à aller vite, je peux prendre mon temps ».
• Travailler sur la gestion du temps.
• Travailler sur l’organisation.
• Prendre du temps pour soi.
• Pratiquer la méditation.

 « Sois parfait » :

• Remplacer mentalement son message contraignant, exemples : « J’ai le droit de faire des erreurs » ; « Je sais que chacune de mes erreurs me permet d’apprendre, d’évoluer » ; « Je m’autorise à être moi-même ».
• Lister ses qualités, ses talents.
• Considérer l’erreur comme une formidable source d’apprentissage.
• Apprendre à modérer son degré d’exigence.
• Pratiquer la pensée positive.

« Sois fort » :

• Remplacer mentalement son message contraignant, exemples : « Je peux demander de l’aide » ; «  J’aurai autant de mérite à parvenir au même résultat avec plus de facilité, de plaisir » ; « Je m’autorise à exprimer mes sentiments ».
• Apprendre à oser faire part de ses difficultés.
• Travailler sur la confiance en soi.
• Tourner son regard vers les bénéfices à demander de l’aide extérieure et oser en demander.
• Regarder les bons côtés de la vie.
• Trouver le plaisir dans nos actions.

« Fais un effort » :

• Remplacer mentalement son message contraignant, exemples : « Je me respecte » ; « Je m’autorise à prendre le chemin qui me parait le plus simple ».
• Avant de mener une action, envisager les différents chemins possibles pour arriver au même résultat. Choisir celui qui nous parait le plus facile.
• Accepter que les choses simples et plaisantes aient autant de valeur que celles qui demandent de l’effort.
• Dans tous les cas, toujours considérer qu’il y a plusieurs façons de faire possible et trouver la solution qui est la plus respectueuse possible de son écologie personnelle.

5 - Rompre la chaîne

Vous avez pris conscience que ces messages vous ont enfermé dans un mode de fonctionnement qui ne vous était pas favorable et avez réussi à changer. Bravo !

Aujourd’hui, vous êtes (ou allez être) parent et vous souhaitez veiller au bon équilibre de ces messages dans l’éducation de vos enfants. Je vous partage ma méthode « APPRENTISSAGE^© » :

Apprendre à son enfant à reconnaître ses émotions (les siennes et celles des autres).

Proposer régulièrement à son enfant de faire part de ses réussites et aussi de ses difficultés.

Prendre le temps de faire les choses avec son enfant.  

Remplacer la réprimande par du questionnement : « Comment aurais-tu pu faire autrement ? » « Qu’est-ce qui aurait pu t’aider à avoir un meilleur résultat ? » « Que pourras-tu faire la prochaine fois ? » « Comment peux-tu rectifier ton erreur ? »

Eveiller l’enfant à l’écoute de ses besoins (physiologiques, corporels, affectifs).

Nourrissez l’idée que l’on peut faire les choses par plaisir.

Transmettre l’idée qu’il y a toujours plusieurs chemins possibles.

Inviter son enfant à procéder par étape.

Saluer ses résultats sans ajouter « mais… tu aurais pu faire mieux… » en le félicitant et en l’encourageant à continuer.

Surveiller son propre langage pour limiter l’utilisation de ces messages contraignants.

Accepter de pouvoir apprendre soi-même de son enfant.

Garder à l’esprit qu’il y a ni recette magique ni parent parfait !

Essayer au maximum de surfer sur la vague du plaisir…

A retenir :

• Nous avons intégré des messages contraignants (ou drivers) durant notre enfance, ils conditionnent la manière dont nous fonctionnons aujourd’hui.
• Ces messages sont « Fais plaisir » ; « Sois parfait »; « Dépêche-toi »; « Sois fort » ; « Fais des efforts ».
• Chacun d’entre eux présente des avantages et des inconvénients. Il est donc intéressant de bien les doser pour notre bon équilibre.
• Identifier son principal driver permet de comprendre son mode de fonctionnement et trouver une solution adaptée pour n’en conserver que les avantages.
• Tout est une question de dosage, il est toujours possible de changer.

Vous aimeriez faire un point sur votre propre situation, travailler au juste équilibre de l'influence de ces messages, élever vos enfants sans leur transmettre en mode « freins » ? Je peux vous accompagner, n'hésitez pas à me contacter.

Au plaisir de croiser votre route.